Entre folklore et traditions, le mythe de la sorcellerie ou un peu de mon univers.

samedi 15 août 2009

Le chat noir

Le chat noir est un élément récurrent du folklore sorcier, de nombreuses illustrations mettent en scène une vieille femme avec un chat noir à ses côtés, il tient également une place de choix dans la littérature fantastique, tantôt porte bonheur, tantôt mauvais présage.
Le chat noir incarne un véritable paradoxe dans les croyances humaines.
Chez les Egyptiens, le chat était vénéré, ses yeux réfléchissant la lumière dans l'obscurité, on l'associait à Râ, dieu du soleil. Mais le chat au pelage noir était associé à l'Ethiopien incarnant le mal (soit l'équivalent du diable, en effet les envahisseurs éthiopiens avaient la peau noire, le chat noir leur fut associé ainsi qu'au deuil par conséquent). Les chats noirs étaient donc ses suppôts, et il est relaté nombre d'histoires et témoignages où sur leur lit de mort, certains se sont vus entourés de chats noirs. Le chat noir devint ainsi un présage de mort et de perte.
En occident, le chat fit l'objet de la cruauté humaine durant des siècles, on érigeait des bûchers pour immoler des chats par centaines, ces sacrifices rituels avaient principalement lieu en période de Carême. Les participants prenaient ensuite une poignée de cendres qu'ils dispersaient dans leur foyer et leurs cultures pour se préserver de la disette et des épidémies. Cette pratique se perpétua jusqu'au 18eme siècle partout en Europe. En France elle fut interdite sous Louis XV. Les chats furent victimes de bien d'autres barbaries (jetés du haut d'une tour, emmurés vivants, noyés, mutilés, etc.).
Il y eu également des rituels sacrificiels en l'honneur de Satan, on sacrifiait un chat noir en offrande.
Cette folie collective dont les chats furent victimes redoubla d'intensité avec l'Inquisition. L'Eglise voulait contrer toute évolution des traditions païennes et s'imposa alors par la terreur. Le chat noir eut un rôle non négligeable, associé au diable, on jugea de nombreuses personnes sur le simple fait qu'elles possédaient un chat noir. Il devint ainsi la marque des sorcières. En effet, l'Eglise diabolisa le paganisme et associa le pouvoir des sorcières à un don de Satan. Un amalgame terrible, d'autant plus que les païens ne reconnaissent pas Satan ni autre diable.
Mais le chat noir est également associé aux sorcières et chassé à cause d'une autre croyance populaire qui voulait que les sorcières aient le pouvoir de se transformer en chat. On entend souvent que les chats auraient neuf vies, dans certaines croyances populaires, les sorcières auraient droit à neuf métamorphoses. Elles utiliseraient leur pouvoir pour s'échapper et se rendre aux sabbats. Le chat étant associé au diable, les sorcières deviennent ainsi elles-mêmes l'incarnation d'un pouvoir diabolique et de pratiques sataniques.
Cependant le chat noir a aussi fait l'objet de croyances positives dans lesquelles on lui attribue un rôle de talisman. En effet, les chats noirs avec une marque blanche étaient épargnés, on appelait ces taches blanches "marque de dieu" / "doigt de dieu". Une croyance veut que tout chat noir possède un poil blanc, si l'on arrive à lui arracher, ce poil devient un puissant porte bonheur.
Encore aujourd'hui le chat noir laisse rarement indifférent, les gens y voient encore un mauvais présage ou un bon signe suivant les croyances personnelles.
La couleur noire a toujours eu une symbolique plutôt ambigue, associée à la mort, au deuil, mais également au mystère, à la nuit, au monde invisible, à la connaissance et à l'introspection, une invitation à la méditation, à la quête intérieure. Sa symbolique prend tout son sens avec le vécu de chacun et s'oriente alors vers l'aspect négatif ou positif.
Le chat par ailleurs étant un animal relativement nocturne, il est facilement associé au mystère, animal solitaire, agile, au regard perçant que l'homme arrive difficilement à sonder. Sa place dans les croyances était toute tracée.

vendredi 7 août 2009

samedi 1 août 2009

La protection magique

J'ai gardé de côté trois éléments essentiels dans la pratique magique, qu'ils soient également folkloriques ou non. Ces trois éléments sont utilisés pour la protection lors du rituel et dans la vie courrante. Il s'agit du sel, du pentacle, et du cercle magique.
Le sel : Il est associé à l'élément terre, il fait partie intégrante de la plupart des rituels. Il a sa place sur l'autel pour symboliser son élément, mais il est également utilisé parfois pour tracer le cercle. Toujours dans cette optique de protection, il pourra être porté ou placé dans la maison afin de chasser les mauvaises ondes. Outre son rôle protecteur, il est également utilisé pour la purification, lors d'un rituel, dans un bain, pour purifier des pierres (on les laissera baigner dans l'eau salée plusieurs heures voir plusieurs jours pour les décharger de leurs mauvaises ondes, certaines pierres servant à absorbant l'énergie négative, il est nécessaire de les purifier avant de les recharger), etc. On utilise de préference du sel gemme (cristalisé), mais toute forme de sel peut faire l'affaire. On lui voue aussi des capacités sur le plan de l'éveil psychique. Il peut également représenter la dualité (construction / destruction, vie / mort, etc.) bien que son orientation soit féminine, en cela il peut servir particulièrement lors de rituels de passage, etc.
Le pentacle : Il s'agit d'une étoile à cinq branches inscrite dans un cercle, il est associé à l'élément terre et au principe féminin universel. Il est malheureusement souvent victime de l'amalgame avec des symboles sataniques, totalement à tord, le pentacle étant employé en sorcellerie et magie comme un symbole de protection très puissant. Il peut être dessiné, visualisé ou même porté en bijoux pour se protéger au quotidien. On le surnomme également "l'étoile des sorcières". Il est destiné à attirer les ondes et fluides positifs et à s'opposer au négatif. Il peut être plus ou moins abouti dans sa représentation, visant à attirer la guérison, la chance, etc. ou à protéger le porteur contre certains aspects négatifs particuliers. Pour approfondir un peu plus ce symbole, nous pouvons notamment nous attarder sur le nombre de branches de l'étoile, le chiffre 5 pouvant symboliser les 5 éléments de l'alchimie chinoise: eau, terre, air, feu et bois (dans certaines traditions, le bois peut être remplacé par l'ether ou l'esprit notamment). Il fait également référence aux 5 parties du corps humain (repris dans le célèbre dessin de Leonard de Vinci), aux 5 sens (odorat, toucher, goût, ouïe, vue). Suivant les traditions (tziganes, juives, etc.) il est aussi symbole de connaissance, de justice, d'équilibre entre les éléments, etc. On y retrouve également le fameux nombre d'or, la "divine proportion". Le pentagramme a passionné les scientifiques. C'est donc un élément très fort, même s'il garde dans la sorcellerie et la magie une place principale de protection.
Le cercle magique : Aussi appelé cercle de protection. Il est généralement tracé lors d'un rituel ou d'une méditation, servant à délimiter une zone de protection hermétique autour du sorcier, afin de ne pas laisser entrer d'ondes ou fluides négatifs et ainsi d'offrir au sorcier une concentration psychique et spirituelle optimale. Le cercle peut être tracé à même le sol grâce à une baguette, une épée, un athamée, un doigt ou tout autre objets tenu ou dirigé par le sorcier. Il peut également être visualisé moralement, ou tracé avec du sel, ce qui lui confère une protection supplémentaire et vient apporter l'idée de purification en plus. Le cercle peut être tracé selon un rituel ou préliminaire au rituel à suivre (certains le tracent par trois fois, d'autres dans un sens particulier, etc.). Il est fréquent de voir les 4 points cardinaux signifiés sur le cercle. Une fois le rituel ou la méditation terminé, le cercle est généralement balayé mentalement ou grâce à un balai.

Folklore et symbolisme 2/2

Voici donc la suite de mon article précédent.
La coupe : Peu mise en avant dans l'imagerie contemporaine, elle tient pourtant une grande place dans de nombreux rituels païens. La coupe est un objet utilisé depuis des siècles, il va de soi de rappeler l'analogie avec le Saint Graal (sensé contenir le sang du Christ). La coupe peut être en argent, verre, cristal, argile, etc. elle représente l'élément eau, on la remplit donc généralement d'un peu d'eau, de jus de fruit ou autre liquide suivant le but visé par le rituel.
L'athamée : Il s'agit d'une sorte de dague généralement à double tranchants, elle n'a aucune vocation à blesser ou tuer, son utilisation est purement symbolique, on l'utilisera lors de rituels pour diverses tâches, telles que: tracer le cercle, découper les composants pour le rituel (plantes, etc.)... Son manche est généralement de couleur noire, il est en cela perçu comme un réceptacle énergétique. Il est associé à l'élément air.
La bougie : Elle représente l'élément feu, elle est omniprésente dans la plupart des rituels et méditations naturelles, sa couleur est choisie avec soin suivant l'optique du rituel ou de l'exercice.
L'encens : Relativement présent dans la magie, il constitue un lien avec l'élément air et contribue à le purifier des ondes négatives ou parasites. Il a également un rôle sur le psychisme et le corps physique, sur lesquels il agit par purification et contribue à l'éveil des sens, aidant ainsi le sorcier dans son travail. Le choix de l'encens se fait en fonction de la portée du rituelle.
Le balai : Objet récurrent des contes magiques où il sert de moyen de transport aux sorcières. Dans les premiers textes sur le sujet, on disait que les sorcières enfourchaient leur balai volant pour se rendre au sabbat. Loin du folklore, le balai trouve néanmoins sa place dans la culture païenne par sa symbolique, en effet il est souvent utilisé pour balayer le cercle magique ou le seuil d'une porte, visant à purifier les lieux. Dans certains rituels il peut par exemple servir à balayer certaines pensées, le passé ou autres éléments psychiques négatifs.
Le grimoire : Aussi courramment appelé Livre des Ombres (rendu célèbre par la série télévisée Charmed), le grimoire est un ouvrage tenu par la sorcière, une sorte de journal de bord dans laquelle elle inscrit ses expériences, observations, rituels, etc. Cet ouvrage est généralement transmis ensuite à un descendant ou un/e autre sorcier(e). Il est généralement manuscrit et richement décoré. Nous n'avons malheureusement pas d'ouvrage manuscrit connu, la plupart ayant été détruits. Par ailleurs on sait que les Druides ne tenaient pas de compte rendu manuscrit, ainsi la magie païenne se transmet essentiellement verbalement, ce qui en rend l'étude très difficile, il nous reste très peu de textes sur ses fondements.
L'autel : C'est un outil très utilisé lors des rituels, il sert de support aux autres objets. Il est généralement disposé et orné de manière personnelle, très différente d'une personne à l'autre. Il peut s'agir d'une petite table, une pierre plate, une souche, etc. On dispose souvent les 4 points cardinaux et des symboles quatre éléments, mais ce n'est pas une obligation.

Folklore et symbolisme 1/2

Je vais maintenant aborder les outils et symboles de la sorcière, d'un point de vue folklorique, puis symbolique et leur place dans la pratique de la magie traditionnelle, qui a une interprétation bien plus complexe.
Le chapeau pointu : Elément récurrent de l'imagerie folklorique, souvent évoqué dans les oeuvres traitant de la sorcellerie et de la magie, notamment avec les célébrissimes Merlin et Harry Potter bien sûr. L'origine du chapeau pointu est mal définie, il semblerait que ce soit un aspect purement folklorique de l'imagerie, apparu dans la littérature, c'est donc un aspect assez récent, mis en valeur avec Merlin l'Enchanteur, Gandalf dans le Seigneur des Anneaux, etc. A noter que le premier merlin de la littérature n'était pas encore affûblé du fameux chapeau pointu, son image a évolué au fil des récits et des réécritures. D'un point de vue personnel, j'emettrai une interprétation qui peut prêter à sourire sans doute mais qui pourrait donner une autre dimension au chapeau pointu. Je pense notamment à sa forme classique de couleur noire. Le noir absorbe la lumière, symboliquement, on peut substituer l'énergie à la lumière, ainsi cette énergie accumulée est redirigée vers le porteur du chapeau grâce à sa forme conique, il deviendrait une source d'inspiration, un réceptacle à énergie et donc un moyen de mieux canaliser la force magique. Ce n'est là qu'une idée personnelle, qui mériterait d'être creusée, mais l'article se voulant généraliste, j'y reviendrai sans doute prochainement.
Le chaudron : Voici un autre élément récurrent de la sorcellerie et de la magie, souvent représenté d'une taille démesurée, avec des mélanges obscurs à la couleur verdâtre portés à ébullition... Bave de crapaud... serres de corbeau... Etc. Dans le folklore il sert à l'élaboration des potions magiques (Harry Potter, Astérix, etc.), du filtre d'amour à l'elixir de mort, etc. Pourtant le chaudron trouve une symbolique profonde et totalement différente dans la culture païenne. En effet, il représente l'unité, le ventre, la chaleur, la déesse et la terre-mère. Il est utilisé lors des rituels (généralement de petite taille) pour reccueillir des offrandes (plantes, fleurs, eau, etc.) faites à la Déesse ou pour visualiser certains principes suivant la nature du rituel (fertilité, union, etc.). Il représente également une source dans certains courrants de pensées, source d'inspiration, de vie, de connaissances, etc.
La baguette magique : La baguette magique est très présente elle aussi dans l'imagerie et le folklore, mise à l'honneur dans le célèbre Harry Potter, son apparition est pourtant relativement ancienne. Constituée généralement de bois (souvent branche façonnée, sculptée ou même brute) on lui attribue des pouvoirs magiques (lancer de sorts notamment), mais elle peut aussi être un moyen pour le magicien ou sorcier d'extérioriser son propre pouvoir magique. Donc la magie n'est pas nécessairement issue de la baguette en elle-même. D'un point de vue traditionnel, elle reste relativement peu utilisée dans les rituels, ceux qui l'utilisent lui prêtent généralement des vertus moins mirobolantes, elle est un moyen de lier le sorcier à son environnement, à établir un pont entre l'énergie naturelle et le porteur, pont qui agit dans les deux sens. Elle est notamment utilisée pour le traçage du cercle magique (cercle de protection tracé visuellement ou sur le sol visant à protéger le sorcier ou magicien lors de sa méditation ou de son rituel).
A suivre les autres instruments tels que l'athamée, la coupe, l'encens, le sel, etc.